Le Banc d'épreuve des armes à feu de Liège

Sur chaque arme semi-moderne Belge, il existe au minimum un poinçon, celui du banc d'épreuve et souvent un second, celui du contrôleur . Suivant la qualité du fabricant celui apposera son propre poinçon correspondant souvent a ses initiales ou à sa marque, et un numéro de série. Bien sur "la grosse cavalerie" ne porte rarement d'autres poinçons que le fameux ELG. Mais le plus souvent sur les pièces de qualité en cherchant bien on trouve un minuscule marquage sous le canon ou sur le barillet . Marquage souvent discret car l'arme était souvent destiné a un armurier célèbre dans sa région ne désirant pas faire connaître l'origine de l'objet.

Si il est facile d'identifier une arme, et son année, produit en Belgique depuis 1922 avec les tableaux ci-dessous, le problème est beaucoup plus difficile pour les armes réalisées avant, les archives des contrôleurs ayant disparues dans un incendie, j'ai essayé dans les tableaux suivant de reconstituer un petit inventaire des marques et pioncions par rapport à leur date de dépôt ou par les tableaux de contrôle des canons, relié a la liste des fabricants et à la leur date de création ou de disparition (quand elles sont connues) toute information nouvelle sera le bienvenue pour la prochaine mise à jour licorne.sorriaux@wanadoo.fr

introduction:

s'il est évident que l'épreuve des armes a été provoquée par le besoin de sécurité de l'armurerie, on peut affirmer que les armes n'auraient pas atteint un degré de perfection aussi élevé sans l'influence des bancs d'épreuves.

si souvent décrié par les collectionneurs "Français" Liège n'a pas seulement produit des armes de quincaillerie et nombreux sont les grands noms de l'armurerie parisiennes et d'ailleurs qui se sont approvisionnés en armes ou fait fabriquer leurs modèles auprès des armuriers de la région Liégeoise dont ils reconnaissaient de ce fait la qualité de leurs productions du à la volonté tricentenaire de ces fabricants de soumettre leur production aux contrôles du banc d'épreuve .

l'arme a feu à posé, de tout temps, aux fabricants le problème de la sécurité de l'utilisateur. Il s'agissait de construire un instrument capable de domestiquer la force inouïe produite par l'explosion de la poudre dans le but de propulser un projectile. Dans les temps anciens par empirisme on utilisait une forte épaisseur de métal et on ne cherchait ni la légèreté, ni la maniabilité. Vers le milieu du 16eme l'industrie armurière a cherché a alléger et donc a réduire l'épaisseur du métal utilisé, on a continué a diminuer cette épaisseur aux début du XXeme siècle mais souvent par soucis d'économie, il fallait donc offrir aux clients des armes de qualité reconnue et pour cela éprouver l'arme. On utilisait pour cela en Belgique des "Maîtres Eprouveurs" qui disposaient chez eux d'une fosse couverte ou ils essayaient contre paiement, les canon de fusils ou de pistolet que les marchands leur confiaient. Ces installations rudimentaires dites de "Jardin" étaient pour Liège en dehors de la porte Saint Léonard.

L'habitude des épreuves particulières de "jardin" étaient tellement ancrée dans la tradition Liégeoise que l'instauration du banc unique en 1810 n'arriva pas à en faire cesser l'usage .

Le Comte de Montalivet invita le 30 mars 1810 le préfet de l'Ourthe à réunir la chambre consultative des arts et manufacture de Liège afin d'étudier la possibilité d'établir un banc d'épreuve unique. La chambre et les fabricants furent appelés à se prononcer sur ce choix. Ils s'entendirent sur le principe de l'épreuve et de ses modalités d'application, mais ils entrèrent en conflit quand au marquage à apposer sur les canons. La chambre consultative avait proposé le poinçon "LE" signifiant "Liège Éprouvé". Les armuriers entendaient se limiter à la lettre "E" pour ne pas trahir l'origine du produit qui aurait pu déplaire aux "étrangers" qui avaient l'habitude de l'écouler comme s'il s'agissait de leur propre production. on trouve ce "E" souvent avec une étoile séparée sur certaines armes et on peut situer leur fabrication entre le 30 mars 1810 et le 20 février 1811 date à laquelle la municipalité imposa un poinçon portant les lettres "E" et "LG" superposées surmontant une étoile à cinq branches, le tout dans un ovale vertical. Mais durant presque trente ans les autorités belge durent sévir contre les bancs privés ;

Ce poinçon correspond donc a une arme fabriquée après le 20 février 1811.et avant le 11 juillet 1893

l'accroissement considérable de la production de l'industrie armurière nécessitera l'acquisition le 26 novembre 1847 d'une grande propriété, rue Navette, pour y installer un banc d'épreuve . Il ne fallu que quinze ans pour saturer ce nouveau banc d'épreuve et rendre indispensable de nouvelles et spacieuses installations et installer un nouveau bâtiment au 39-41 rue Fond des Tawes inauguré en 1909 .Ce banc d'épreuve occupera le premier rang des établissements similaires en Europe pour les nombreuses améliorations et mesures prises dans l'intérêt des travailleurs mais aussi pour sa mise au niveau des perfectionnements de la science industrielle .

Le banc d'épreuves fut fermé le 4 août 1914 lors de la déclaration de guerre et ne rouvrira qu'en février 1919 après avoir été pillé et les installations détruites par le détachement prussien du corps de transports automobiles.

les archives du banc d'épreuve et par la même occasion la liste des poinçons des contrôleurs du 19eme siècle à été détruite par un incendie la liste proposée ci dessous à été reconstitué pour les premiers noms par les souvenirs d'anciens vérificateurs .

 

(poinçon comportant la lettre et l'étoile non séparé) IMPORTANT entre 1968 et 1973 la lettre du contrôleur n'a pas été apposée sur les armes
Lettre surmonté d'une étoile
Nom du Contrôleur Vérificateurs
de
a
A

Woit Nicolas

Cominoto Louid

Croux Francois

1911

1951

1974

1940

1954

act

B

Roland Charles

Soubras Jean-Marie

Degrijse Pierre

1927

1976

1977

1959

1976

1978

C

Brenu Louis

Francard Dieudonné

1924

1959

1948

1968

D

Marchal René

Marchal René

Jawze Daniel

1951

1974

1979

1968

1982

act

E

Jamart Auguste

Hanssens Fabrice

1924

1995

1959

act

F

Alexandre Lambert

Scholtissen Joseph

1927

1974

1953

act

G

Charlier Josef

1928

 

1959

 

H
Woit Christophe
1938
1968
I
inutilisé ou inconnu
J
Neuprez Pierre
1930
1968
K
Delsaux Walthere
1929
1968
L
Salmon Antoine
1937
1968
M

Couchant Louis

Scorpion Maurice

Scorpion Maurice

1923

1959

1974

1952

1968

1990

N

Couchant Louis

Scorpion Maurice

Scorpion Maurice

1923

1959

1974

1952

1968

1990

O
Watrin Charles
1828
1965
P
Delcommune Adolphe
1952
1960
Q

Dewilde Gaspard

Dewilde Gaspard

Dosogne Alain

1952

1974

1991

1968

1984

act

R
Wagemans Sylvain
1951
1965
S

Daenen Charles

Daenen Charles

1952

1974

1968

1980

T

Laenen Clement

Vostes Gustave

Crommen Hubert

1952

1974

1994

1986

1988

act

U

Charlier Hubert

Fuchs Jacques

1923

1960

1953

1968

V
Maçon Isidor
1929
1953
W
Wolfs Nicolas
1952
1968
X
Reignier Alfred
1937
1964
Y

Chesnoy Léon

Delsaux Francois

Delsaux Francois

1927

1959

1974

1955

1968

1996

Z

Degobert Théodore

Luyten Martin

Luyten Martin

Rivas Francois

1924

1952

1974

1990

1949

1968

1989

act

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

TABLEAU DES LETTRES ANNALES
DE 1922 à 1999
a
1922
b
1923
c
1924
d
1925
e
1926
f
1927
g
1928
h
1929
i
1930
j
1931
k
1932
l
1933
m
1934
n
1935
o
1936
p
1937
q
1938
r
1939
s
1940
t
1941
u
1942
v
1943
w
1944
x
1945
y
1946
z
1947
1948
1949
1950
1951
z(gras)
1952
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
a
1962
b
1963
c
1964
d
1965
e
1966
f
1967
g
1968
h
1969
i
1970
j
1971
k
1972
l
1973
m 1974
n 1975
o 1976
p 1977
q 1978
r 1979
s 1980
t 1981
u 1982
v 1983
w 1984
x 1985
y 1986
z 1987
P 1988
N 1989
L 1990
J 1991
H 1992
K 1993
I 1994
R 1995
S 1996
A 1997
V 1998
W 1999

 

Liste des poinçons et marques d'épreuve de 1672 à 1972

le choix des dates de validité des pioncions repose sur le dépouillement de la réglementation sur les épreuves liégeoises, des compte rendu des commissions, et des archives de la préfecture de l'Ourthe certaines dates sont des hypothèses

il est a noter que certain poinçon ont pu être utilisé avant la publication légale et ont de même pu tomber en désuétude avant la publication légale de sa suppression néanmoins avec l'aide d'autres repères ces derniers peuvent servir à déterminer l'origine et préciser la datation d'une arme

Marquage Type Début Fin
acceptation XVII 18 mai 1811
inspection 16 juin 1853 a nos jours
acceptation 1810-1811

elg vu au musée Liège

E non confirmé vu mais sans certitude que se soit un poinçon

étoile 5 branches acceptation 18 mai 1811 14 septembre 1813
variante étoile à plusieurs branches acceptation 14 septembre 1813 18 août 1818 (?)
étoile 5 branches acceptation 18 août 1818 (?) 11 juillet 1893
étoile 5 branches canon bouche 11 juillet 1893 a nos jours
étoile 5 branches acceptation 8 septembre 1846 11 juillet 1893
étoile a 5branches acceptation 11 Juillet 1893 26 février 1968
étoile a 5branches acceptation 30 juin 1924 actuel
lettre de A à Z contremarque du contrôleur 30 décembre 1853 26 janvier 1877
lettre de A à Z contremarque du contrôleur 27 janvier 1877 26 février 1968
lettre grasse sans couronne ni étoile

canon défectueux mais réparable

ajouté au poinçon elg

8 septembre 1846 10 août 1923
épreuve provisoire 21 décembre 1852 actuel
admission provisoire du contrôleur 7 juillet 1852 30 décembre 1853
lettre grasse sans couronne ni étoile

Ancienne Épreuve

apposé sur les armes finies avant le 18 mai 1811 ??

voir plus haut le E seul

15 mai 1811 inconnu
calibre (nombre de balles par kg de plomb) 18 mai 1811 6 mars 1889 (?)
calibre en mm 6 mars 1889 actuel
épreuve provisoire à la poudre noire 30 janvier 1897 10 août 1923
ou ou épreuve facultative a la poudre sans fumée (sch pour Schultze)d'autre lettres pour designer les noms commerciaux des poudres firent l'objet d'un poinçon avec le lion 2 mars1891 26 février 1968
épreuve Poudre Vive (poudre sans fumée) 4 octobre 1898 26 février 1968
épreuve provisoire facultative pour canon bouche brut 30 juin 1924

26 février 1968

canon rayé a ne pas confondre avec le contrôleur la lettre étant plus grande que la couronne

30 janvier 1894

 

26 février 1968
acceptation poudre vive 26 février 1968 actuel
épreuve supérieur fusil lisse 26 février 1968 actuel
épreuve des pièces a trempe dure 26 février 1968 actuel
arme de fabrication étrangère 30 juin 1924 actuel
arme de fabrication étrangère épreuve supérieure 30 juin 1924 actuel

poids du canon pouvant tirer des poudres sans fumée(armes lisses)

11 juin 1892 30 juin 1924

poids du canon pouvant tirer des poudres sans fumée( armes lisses)

30 juin 1924 actuel
canons lisses chokés 16 avril 1878 30 janvier 1897
canons lisses chokés 30 janvier 1897 4 octobre 1898

canons chokés

calibre a 22cm de la culasse et à la bouche

 

4 octobre 1898 25 février 1924

canons chokés

calibre a 22cm de la culasse et à la bouche

25 février 1924 30 juin 1924

canons chokés

calibre a 22cm de la culasse

30 juin 1924 26 février 1968
canons chokes et rayés(même en partie)

11 juillet 1893

repris le 26 février 1930

30 juin 1924

au 26 février 1968

canons chokes et rayés(même en partie) 30 juin 1924 26 février 1930
pour petits revolvers, pistolets, carabines janvier 1894 janvier 1894
pour petits revolvers, pistolets, carabines 30 janvier 1894 30 juin 1924
carabines "express" non rayées 30 janvier 1894 30 juin 1924

après épreuve facultative à la poudre sans fumée longueur de la chambre et diamètre en mm

6 juin 1892 30 juin 1924
calibre 4 octobre 1898 30 juin 1924
canons rayés de calibre supérieur à .22 pour balles en plomb 8 juillet 1910 actuel
canons rayés de calibre supérieur à .22 pour balles chemisées 8 juillet 1910 26 février 1968
épreuve provisoire obligatoire double pour canons garnis 30 juin 1924 26 février 1968
épreuve provisoire obligatoire triple pour canons garnis 30 juin 1924 26 février 1968
calibre et longueur de la douille 30 juin 1924 actuel
armes destinées à être éprouvé a l'étranger 30 juin 1924 26 février 1968
gouvernement provisoir ( septembre 1830)    
gouvernement belge(arme militaire)    
épreuve du gouvernement belge (arme militaire)    

Liste des poinçons d'épreuves en vigueur depuis 1968

 

Fusils lisses se chargeant par la bouche

Épreuve obligatoire ordinaire

Épreuve obligatoire supérieure

Canon

Vérin

Canon

Vérin

 

 Fusils lisses se chargeant par la culasse

Épreuve provisoire facultative du canon

Épreuve obligatoire : canon et appareil de fermeture

ordinaire

supérieure

 

Carabines de salon

Épreuve poudre noire

Épreuve poudre sans fumée

canon

appareil de fermeture

canon et appareil de fermeture

 

Fusils et carabines à canons rayés

Épreuve obligatoire : canon et appareil de fermeture

 

Revolvers

Épreuve poudre noire

Épreuve poudre sans fumée

canon, carcasse

barillet

canon, carcasse et barillet

 

Pistolets automatiques

Épreuve poudre sans fumée :
canon et pièces soumises à l'épreuve

 

Pistolets pour cartouches "FLOBERT" ou cartouches revolver

Épreuve poudre noire

Épreuve poudre sans fumée

canon

pièces soumises à l'épreuve

canon et pièces soumises à l'épreuve

 

Armes étrangères

canon et pièces soumises à l'épreuve

épreuve ordinaire

épreuve supérieure

 

Armes de guerre

canon

pièces soumises à l'épreuve

 

Les pièces à trempe dure peuvent être marquées

 

Poinçon identifiant le Banc d'épreuve

 

Contrôle des munitions

 

Épreuve de certaines armes à feu et
appareils à charge explosive portatifs

 

poinçon d'épreuve qui atteste que l'arme à feu de guerre
ou de défense a été rendue définitivement inapte

poinçon d'épreuve spéciale "bille d'acier" pour arme a canon lisse